Petit Bulletin GRENOBLE - Cinéma Grenoble : critique du film "Sahara" : Pour qui sont ces serpents qui sifflent dans le désert ? par Vincent Raymond
Appartenant à des peuples ne frayant jamais ensemble, Ajar le serpent des sables et Eva la serpente de l'oasis bravent les interdits en franchissant les frontières de leurs territoires. Mais leur expédition tourne mal et Eva est capturée par un montreur de reptiles. Ajar part à sa recherche
Dans le paysage plutôt singulier de l'animation français, où fleurissent d'un côté des créations aux partis pris stylistiques et/ou scénaristiques radicaux (Avril, Ma vie de courgette, Tout en haut du monde ), de l'autre de médiocres décalques des studios américains (Le Petit Prince), Sahara apparaît comme une curiosité. Car s'il emprunte à ces dernières leur esthétique standardisée ainsi que la bonne vieille trame d'une quête initiatique riche en personnages aux formes rondes et aux couleurs vives, le propos ne se trouve pas pour autant aseptisé. Derrière l'apparente convention se tient un buddy movie solide à l'animation tout sauf boiteuse en même temps, a-t-on déjà vu serpent boiter
Pierre Coré n'est pas là pour épater l'il en oubliant de raconter son histoire, il réfléchit à une harmonie d'ensemble et livre une uvre d'une jolie homogénéité, avec ce qu'il faut d'opposants variés et de surprises pour l'émailler. Ne la laissez pas sur le sable.De Pierre Coré (Fr.-Can., 1h26) avec les voix (vf) de Omar Sy, Louane Emera, Franck Gastambide