Disparition de Delphine Jubillar dans le Tarn : le mystère de la doudoune blanche
Alors qu’une nouvelle battue est organisée ce dimanche 16 mai, à l’initiative des proches de Delphine Jubillar, cette infirmière de 33 ans disparue depuis 5 mois de son domicile de Cagnac-les-Mines dans le Tarn, un élément d’enquête pose toujours question. Depuis le début de cette affaire, la doudoune blanche est le seul vêtement figurant sur le descriptif de l’appel à témoins des gendarmes du 18 décembre 2020. De quoi faire réagir de nombreux proches de l’infirmière toujours introuvable.
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« C’est étrange que nous n’ayons pas plus de précisions sur la façon dont était vêtue Delphine la nuit de sa disparition, insiste le cercle rapproché de la jeune mère de famille. On nous parle d’une doudoune blanche et rien concernant un éventuel pyjama ou pantalon… Et pas de chaussures non plus ? » Dans l’entourage de Delphine Jubillar, l’infirmière tarnaise de 33 ans mystérieusement disparue de son domicile de Cagnac-les-Mines, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, les langues se délient uniquement sur les réseaux sociaux, lors de conversations privées, à l’abri d’oreilles indiscrètes. Les mois passent mais les interrogations demeurent.
Une disparition « inenvisageable » en pleine nuit
Chez les amies de cette mère de deux enfants en instance de divorce, cette « anomalie » vestimentaire sème le trouble depuis le début de cette affaire. Selon elles, une disparition volontaire de Delphine, en pleine nuit, reste toujours « inenvisageable ». Ses enfants, ses projets à court ou moyen terme en pleine période de fêtes, autant « d’incompatibilité » pour un départ volontaire ou précipité. Elles ne peuvent imaginer que leur copine ait quitté la maison avec une seule doudoune blanche sur les épaules. Une « incohérence » signalée à maintes reprises aux enquêteurs qui auraient effectué un très large inventaire de la garde-robe de Delphine Jubillar.
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C’est son mari, Cédric Jubillar, peintre-plaquiste de 33 ans, qui a donné l’alerte, le 16 décembre, après 4 h 30 du matin, s’étonnant que son épouse, qui avait l’habitude de dormir dans le salon, ne se trouvait plus dans la villa familiale, rue Yves-Montand. Officiellement, l’appel à témoins lancé par la gendarmerie du Tarn, le 18 décembre 2020, ne mentionne que ce blouson à capuche, « sans inscription particulière », comme unique tenue vestimentaire.
Une description sommaire établie sur la base des seules informations fournies par Cédric Jubillar qui est à ce jour partie civile dans cette affaire.
Des lunettes de vue aussi introuvables
Depuis ces cinq mois d’investigations extrêmement discrètes, les proches de Delphine ont été entendus par dizaines par les gendarmes de la section de recherches de Toulouse et de la brigade de recherches d’Albi. Selon nos informations, ses amies rapportent notamment que Delphine portait des vêtements d’hiver autre que cette doudoune blanche. Elles livrent aussi des habitudes de vie leur amie, parfois quelques confidences et la présence d’un homme de confiance, domicilié à Montauban, avec lequel Delphine partageait une relation épistolaire suivie. Un homme très présent dans la vie secrète de la jeune infirmière qui avait déjà projeté de quitter Cédric en début d’année 2021. Un homme que les enquêteurs ont finalement écarté de la liste des suspects.
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Autre point relevé mais tout à fait subjectif : « Comment ne pas se souvenir de la façon dont Delphine était vêtue le soir du 15 décembre ? », s’interroge encore une proche de la disparue. Une question indirectement posée au mari de Delphine à qui il est reproché, en filigrane, une perte de mémoire. Ce qui ne fait pas de lui un suspect pour autant. On sait que l’ambiance, sur fond de séparation, pouvait être électrique à la maison. Dans ce contexte tendu, les détails du quotidien peuvent ainsi nous échapper.
L’un des enfants du couple, L., 6 ans et demi, a lui aussi été interrogé à deux reprises sur cette soirée par des enquêteurs spécialisés dans les auditions de jeunes enfants. Largement questionné sur ce point et plus globalement sur le déroulé de cette soirée, Cédric Jubillar a toujours fourni les mêmes réponses aux enquêteurs, « s’efforçant de se montrer toujours disponible pour la justice », assure son avocat, Me Jean-Baptiste Alary.
À ce jour, la doudoune blanche que Delphine portait souvent durant cette période pré-hivernale n’a jamais été retrouvée. « Mais qu’en est-il aussi des lunettes de vue de Delphine ? » Plusieurs de ses copines affirment que la mère de famille en avait besoin le soir, pour regarder la télévision notamment. Des lunettes qui ne figurent pas non plus sur l’appel à témoins.