House of Gucci est-il juste un remake de Dallas à la sauce italienne ?
Il y a déjà un an et demi, nous revenions dans nos colonnes sur l’assassinat de Maurizio Gucci, le petit fils du fondateur de la marque du même nom, sauvagement abattu le 27 mars 1995 sous le porche de son bureau milanais. À l’époque, le sujet et le casting du prochain film de Ridley Scott venaient tout juste d’être dévoilés et le monde s’apprêtait à sombrer dans une hystérie sans pareille. Au fil des mois, tous se sont extasiés comme une gamine passionnée de mode qui effleure son premier sac de luxe à la chaque fois qu’une photo de Lady Gaga en Italienne ultra bling bling circulait sur les réseaux sociaux. Et mercredi, le grand jour est enfin arrivé : House of Gucci est à l’affiche des cinémas français. Et le résultat fait finalement l’effet d’un soufflet qui retombe.
On connaît le réalisateur d'Alien pour son sens du spectacle, de l’illusion et de l’horreur. Sa capacité, parfois, à susciter chez nous une profonde répulsion. Là, il a décidé, par désir de sulfureux, d’axer son récit sur la maison Gucci à l’époque du déchirement. Celle où le clan qui a vu sa petite affaire familiale devenir un empire se déchiquète comme une meute de pitbulls en cage. Mais le cinéaste ne semble éprouver ni empathie ni répugnance à l'égard de ces riches carnassiers. Il livre un tableau lisse d’une histoire passionnante, faisant de House of Gucci une machine certes bien huilée mais dénuée de toute perversion. Elle met en scène des coups bas que les sadiques de Succession se donnent avec bien plus de subtilité et de mesquinerie…